LES CALEPINS D'OZIAS "Mon speech"
Je dois parler de l’art comme levier d’une Afrique noire au cœur du monde. Un défi. Comment dire l’évidence. Comment formuler l’élémentaire. A l’œil nu tu peux le voir ça. Que l’Afrique est art au sens premier du mot. Un art encore exempt de la réflexion prétentieuse qui veut tout justifier.
Mais bon. Comme un astéroïde tombé des noirceurs du cosmos, l’occident nous a percuté de plein fouet. Exportant ses victoires et son orgueil, ses fragilités et ses abîmes, jusqu’aux portes de nos consciences. Parce qu’elle parle, pense et vit dans des langues d’emprunt, cette Afrique est un cas psychiatrique. Schizophrène ou bipolaire ? Je n’en sais rien.
Ne pouvant formuler son essence que dans ses propres langages, notre Afrique a emprunté une hypocrisie salvatrice au monde dominant. Elle est amputée, mais sent toujours les démangeaisons de ses membres fantômes. La prothèse est mignonne mais quelque chose de racine cherche un chemin pour se dire.
Ces hordes d’humanitudes éclopées ne peuvent pas se renier. Alors elles font semblant de croire au script d’un monde qui dit avoir un idéal autre que l’homme. Taux de croissance, progrès technologique, intelligence artificielle, 5G ou Meta, multinationales, profits financiers, milliardaires désaxés, et puis quoi ? Solitude et impuissance terminale à la Steve Jobs ?
Il y a à coup sûr un bug dans cette matrice. Mais des esprits fondés pour croire au mythe de la croissance ‘’toutes choses égales par ailleurs’’ ne peuvent pas y remédier. Ils se renieraient. Et l’être humain ne se renie pas ! A moins que …
Depuis le choc colonial, la poussière n’est pas encore retombée. Elle entretient des angles morts dans l’imaginaire et dans les propos d’esprits pourtant supposés éclairés. Cette poussière de corps vaporisés et de semences pirates, s’est mêlée à des pulsions fondamentales. Résultat, on justifie l’injustifiable. Des tumeurs sont nées sur les blessures des survivants et une mémoire sans âge rumine l’offense.
A suivre
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